Comme c’est le cas dans de nombreuses villes en Flandre, l’histoire de Lille trouve son origine dans une légende. Celle des géants de Lydéric et Phinaert.
On trouve encore aujourd’hui la représentation de ces géants sous forme de personnages faits de bois cartons et tissus qui sont montrés lors des festivités de la ville.
En l’an de grâce 620, Salavart prince de Dijon est chassé de Bourgogne et se rend en Angleterre avec son épouse alors enceinte. Traversant un bois dans la région, il est alors tué par le seigneur des lieux le géant Phinaert, mais sa femme a réussi à s’échapper.
La vierge lui apparaît alors et prédit que l’enfant qu’elle porte en elle vengera son père tuera Phinaert et deviendra seigneur à sa place.
Or, elle met au monde un garçon qu’elle cache avant d’être rattrapé et tué par Phinaert.
Cependant, le bébé est recueilli par un ermite qui le baptise de son propre nom Lydéric et le fait nourrir par une biche.
Comme annoncé par la prophétie, une fois devenu adulte Lydéric venge ses parents et tue Phinaert lors d’un combat singulier. Ce combat eu lieu en l’an 640 au pont de fins et en présence du roi Dagobert.
Lydéric ayant hérité des terres du géant, les habitants vinrent peupler les alentours du château créant ainsi la ville de Lille.
Les archéologues qui eux préfèrent se méfier des légendes ont trouvé sous la place Rihour un silex taillé et une hache polie en bois de cerf sous la rue Solférino. Des objets vieux d’au moins 6000 ans.
Les historiens quant à eux estiment que la ville s’est développée à partir de l’an 1000 depuis une des îles qui jalonnaient alors la Deûle, d’où son premier nom ‘’Isle’’ qui deviendra le ‘’Lille’’ qu’on connaît aujourd’hui. C’est une ville qui est née de l’eau en quelque sorte et qui eut longtemps à faire avec un grand réseau de canaux (près de 23 km) aujourd’hui invisible.
Une ville donc de plus de 10 siècles qui tient en son cœur le témoignage de son évolution.
Le vieux Lille qui était mal famés il y a trente ans, et devenu aujourd’hui un joyau touristique qui fait vibrer les spécialistes et les amoureux des belles choses.
Lille fût connu par différentes occupations, notamment espagnole. A titre d’exemple le palais Rihour a appartenu au roi d’Espagne ce qui se reflète au niveau de son architecture et de ses couleurs safran et ocre.
Construite sur l’eau et contre l’eau il y a deux milles ans, la rivière était partout mais quand les hommes se sont installés ici, ils l’ont domestiqué et dès le moyen-âge de multiples canaux ont contourné la motte féodale (ce sont d’énormes collines de terre qu’on édifie avec un fossé tout le tour de la ville pour la défendre.)
Vauban au XVII s’est servi de l’eau pour rendre ces fortifications encore plus imprenable. Durant tous ces siècles, les lillois ont transformé leur canaux en égouts. Le XIX siècle les a fait disparaître mais pour qui sait regarder, les canaux de Lille sont toujours présents.
En 1820, des canaux étaient encore partout présent, on pouvait la surnommer une ‘’petite Venise.’’ On circulait avec des barques très plates qu’on appelle des bélandres, et ont acheminé la marchandise jusqu’à la basse Deule (le nom de la rivière) et ainsi le commerce pouvait se faire avec les autres villes du Nord.
Grâce à une vue aérienne de Lille, on peut facilement se rendre compte que beaucoup de rues reprennent naturellement ‘’l’architecture’’ d’un cours d’eau comme c’est le cas par exemple de la très connue rue Masurel qui connût beaucoup d’antiquaires au sein de son quartier.