Lille au-delà des légendes

La véritable histoire de Lille

La véritable histoire de Lille commence au XI eme siècle quoique la ville est probablement existé bien avant, mais elle est citée pour la première fois en 1066 dans une charte accordée à la collégiale saint Pierre une des paroisses de Lille par Baudoin V Comte de Flandre, qui habite alors le château Dubuc sur une île de la Deûle.

Nous sommes alors à l’époque où le comté de Flandre dépend de la couronne de France mais étend son territoire dans toutes les directions, cependant Lille n’est encore qu’une petite bourgade féodal bâtie au pied du château Dubuc à l’emplacement actuel de la cathédrale notre dame de la Treille.
Au XXII ème et XIII ème siècle l’artisanat va ensuite prendre un essor fabuleux recevant la Reine d’Angleterre. Les villes flamandes deviennent les productrices de draps les plus riches d’Europe.

Un concours de circonstances amena une femme à la tête de la Flandre : la comtesse Jeanne de Constantinople. Elle était nommée ainsi en souvenir de son père Beaudoin IX qui participa à la quatrième croisade et qui s’empara de Constantinople.
Il y mourut malheureusement, et ses filles Jeanne et Marguerite furent élevées par le roi de
France Philippe Auguste et celui-ci maria Jeanne à Ferdinand de Portugal.
Mais après la révolte du comté de Flandre contre la couronne, Philippe Auguste écrasa l’armée de Ferdinand et le capturera en 1214 à Bouvines non loin de Lille.

Jeanne dû gouverner seule dans les 30 ans que dura l’absence de son mari, elle était pour Lille le symbole de charité elle fit notamment construire l’Hospice Comtesse en 1245 où elle s’occupait elle -même des pauvres et des lépreux. La comtesse fit d’ailleurs des émules jusqu’au XV ème siècle époque à laquelle un riche bienfaiteur nommé Jean de Gant dit le gantois fonda un autre hôpital l’hospice gantois. La comtesse Jeanne développa également beaucoup le commerce lillois et fit aménager la Deûle pour le trafic fluvial.

philip le bon
Philippe Lebon
Roi Philippe II ou Philippe-Auguste
Roi Philippe II ou Philippe-Auguste

Lille, cité bourguignonne

La ville fut ensuite prise et reprises par le roi de France Philippe le bel et passa sous son gouvernement direct en 1304. Mais par l’effet d’un mariage en 1369, elle passa aux mains des ducs de Bourgogne dont elle devint l’une des capitales
Le plus important de ces Duc, Philippe III dit Le bon, fit de Lille sa résidence principale où il construisit le palais Rihour de 1452 à 1467. Le duc devenait alors plus puissant que le roi de France car il était à la tête d’un immense domaine comprenant la Bourgogne la Flandre, l’artois, la Somme et la Picardie. Un domaine scindé en deux et pourtant aussi riche que la florissante Venise. C’est Philippe Lebon qui fit de Lille une capitale administrative et financière.

facade de palais de rihour

Le vœux du faisan

Le nom de ‘’Philippe lebon’’ ne veut pas dire que le duc de Bourgogne était aimable mais plutôt fin politicien. Il était diplomate fantasque, généreux, séducteur, on lui connaît trois épouses légitimes et vingt-quatre maîtresses mais aussi colérique et orgueilleux. Entre autres anecdotes c’est lui qui livra Jeanne d’Arc aux anglais en 1430.

Au palais Rihour en 1454 il présida la fête du vœu du faisan le plus gigantesque des banquets connu au XVème siècle, et profita de l’occasion pour promettre de partir en croisade.
Au cours du banquet un faisan était présenté au Duc, et tous les chevaliers prêtaient alors serment aux dames présentes et aux faisans, d’aller délivrer Constantinople du joug des infidèles.

Voici quelques exemples de serment :
  1. Hugues de Longueval jura qu’une fois parti il ne boirai plus de vin avant d’avoir tiré du sang d’un infidèle.
  2. Antoine de Tournai promis lui, de donner un coup d’épée sur la couronne d’un roi infidèle.
  3. Louis de Chevalart se proposa de combattre un turc à pied avec le bras armé d’un seul gantelet.

Finalement, le projet est resté sans suite. Après l’effondrement de la maison de Bourgogne en 1477 la Flandre et le duché deviennent domaine des Habsbourg sous la tutelle de Charles Quint.
De nouvelles activités telles que l’orfèvrerie, le coton, la brasserie et le bâtiment connaîtront alors une rapide croissance.
Le roi d’Espagne autorise en 1652, la construction de la vieille bourse de Lille, par l’architecte Julien d’Estrées. Cependant, contrairement à d’autres villes comme à Arras, les constructions lilloises restent de style flamand et non espagnol.

photo de lille par Archives municipales lille
les lillois pendant le siège 1792

La reconquête française

En 1667 Lille est reprise aux espagnols par Louis XIV en personne, lequel chargea le maréchal Vauban de construire ici la reine des citadelles.
Le roi soleil fit de Lille sa capitale des provinces du nord, la ceinture de remparts érigés par Vauban autour de la ville gêna longtemps son expansion et ont dû la détruire en 1922.

Louis XIV manifesta un grand intérêt pour Lille puisqu’il s’y est rendu onze fois.
Par ailleurs, il commanda à l’architecte Simon Vollant un arc de triomphe à sa gloire ‘’la porte de Paris’’. En 1708, pendant la guerre de succession d’Espagne Lille subit l’attaque d’une coalition menée par Marlborough Duc anglais commandant de l’armée des pays bas.
Mais cette tentative d’annexion est contrecarré pendant quarante et un jours par le maréchal de Boufflers qui défendait la citadelle, verrous de sécurité sur la route de Paris.

En 1792, pendant la révolution française, 34 000 autrichien assiègent Lille. L’ancienne église Saint-Etienne est alors complètement détruite. Le maire de l’époque dit Maire André dont le nom exact est François André Bond, appelant la population à la lutte repousse l’assaut et préserve la ville de l’invasion.

Pour commémorer cette résistance héroïque des lillois, une colonne surmontée d’une statue de déesse fut érigée en 1845. En 1804, Lille devient sur décision de Napoléon premier le chef-lieu du département du nord à la place de Douais.

 

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